Depuis 2007, le SMBT étudie les mécanismes de contamination des élevages conchylicoles. Après avoir inventorié les sources de pollution grâce au programme Omégathau, le syndicat a créé Vigithau en 2013*. Novateur et presque unique en France, cet outil modélise l’ensemble du réseau hydrographique du bassin versant (cours d’eau, réseaux pluviaux et assainissement). Alimentée chaque jour par 6 stations de mesure (2 dans les canaux sétois, 2 sur les cours d’eaux et 2 dans le canal du Rhône à Sète), par 2 courantomètres placés dans les canaux pour évaluer les échanges mer/lagune, et par des sondes installées dans les 35 postes de déversoirs d’orage, cette plateforme permet d’évaluer et anticiper les risques liés aux débordements des réseaux d’assainissement et aux phénomènes de ruissellement par temps de pluie**. Opérationnel depuis 2014, cet outil d’aide à la décision permet d’affiner et optimiser la lutte contre les pollutions. Les prévisions étant élaborées à partir d’indicateurs météorologiques et de scénarios pré-enregistrés. Régulièrement utilisé par les collectivités pour ajuster les travaux d’assainissement et de pluvial ou définir les besoins en bassins de rétention, ce dispositif a notamment contribué à l’élaboration des FAM (flux admissibles microbiologiques), qui déterminent, secteur par secteur, la valeur pouvant entraîner un risque en apports bactériens à la lagune par temps de pluie. Grâce à cette gestion plus fine, intégrant les spécificités locales, le plan de réduction des rejets, inscrit au SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) a pu être ramené de 120 à 19 millions d’euros de travaux structurants. De la planification à long terme donc mais aussi de la réactivité pour anticiper les crises. Doté d’une plateforme d’avertissement, Vigithau alerte en effet les conchyliculteurs par sms des précipitations à risque, jusqu’à 3 jours à l’avance, facilitant ainsi la mise à l’abri des coquillages. Également prévenus par bulletins, les fermiers, les partenaires scientifiques et institutionnels (Ifremer, ARS, DDTM, DDPP, CRCM) peuvent ainsi adapter leurs actions respectives aux niveaux de risques annoncés. Quant aux communes, elles sont à même de procéder à des fermetures préventives de plages.
*Le dispositif est financé par la Région, l’Europe (Feder) et le Département.
**L’outil est calibré pour une pluie de retour de 2 ans.
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