Pour affirmer davantage un partenariat existant depuis quelques années, le Syndicat mixte du bassin de Thau et l’Ecole nationale des travaux publics de l’État (dit école de l’aménagement durable des territoires) déploient, du 03 au 07 octobre prochains, un format pédagogique résolument novateur et exploratoire. Il est basé sur une méthodologie collaborative et immersive qui mixe les compétences des collectivités du territoire, des acteurs de la lagune de Thau et crée une fenêtre de créativité pour que la « promo étudiante » invitée puisse donner libre cours à son esprit d’initiative et sa curiosité.
Quel est le principe ?
Le principe est plutôt simple : durant une semaine dite de « recherche – action », 16 élèves ingénieurs – dont 10 de l’ENTPE et 6 étudiantes marocaines de deux écoles d’ingénieurs marocaines jumelées – vont devoir répondre en sous-groupes aux défis posés par quatre collectivités du territoire (Balaruc-les-Bains, Montbazin, Sète et Sète Agglopôle).
Le thème de la semaine
Le thème général de la semaine est donné : la desimperméabilisation à l’échelle du territoire. Pourquoi cette thématique ? Parce que c’est LE sujet du moment, qui s’inscrit dans les priorités
d’aménagement, de résilience et d’anticipation des politiques urbaines de demain…
Les projets qui vont être proposés aux étudiants sont de nature hétérogène : ils permettront d’envisager à la fois des solutions de désimperméabilisation légères, en tant que pratiques du quotidien, d’autres appliquées à des contextes hydrauliques extrêmement contraignant, d’autres encore toucheront à des problématiques de rénovation des espaces publics.
A quelles fins ?
Une expérience enrichissante à tous points de vue : d’abord, la collectivité porteuse du défi se verra apporter un éclairage tout en fraîcheur et en créativité par les étudiants. Par ailleurs, les dits étudiants, pour répondre à l’exercice, devront s’astreindre à comprendre le contexte, à traduire tous les creux de ce type de politique publique sensible, tout en tenant compte des contraintes de proximité liées à chaque implantation de projet.
À l’issue des travaux, un temps fort de restitution permettra de se réunir autour des étudiants et d’écouter les différentes solutions, les mises en perspective de leurs sujets respectifs, et d’entamer ensemble des débats de fond, de faire « agora » autour d’un sujet éminemment subtil et prospectif.
Le référentiel pédagogique est donc assez clair : il s’agit pour ces étudiants d’anticiper un peu leur arrivée dans le monde professionnel, puisqu’ils seront diplômés dans quelques mois.
Pour Yves Michel, Président du SMBT :
« Dans un contexte d’adaptation au changement climatique, il est important de repenser l’aménagement et l’urbanisme en zone littorale. Les élus du territoire sont mobilisés pour avancer les solutions nécessaires pour changer le modèle de développement. La désimperméabilisation s’inscrit précisément comme un moyen de conjuguer la bonne gestion de l’eau et des espaces de biodiversité dans un équilibre des aménagements urbains. La communauté de pratique sur le bassin de Thau est stimulée par toutes sortes d’initiatives et de partenariats. L’occasion de l’immersion sur Thau d’un groupe d’étudiants ingénieurs rajoute encore de l’ouverture et de la créativité pour imaginer la ville de demain ».
Le saviez-vous ?
Le SMBT place la problématique de la désimperméabilisation depuis quelques années au cœur de ses réflexions. C’est un volet central dans le Contrat de gestion intégrée et de transition écologique (CGITE) en cours, également une thématique abordée dans le SCoT de Thau en lien avec les enjeux de l’eau. Peu à peu, l’ambition est de créer un vrai centre de ressources pour les collectivités du territoire afin de les conseiller, les orienter voire explorer avec elles des solutions nouvelles. Via sa plateforme d’innovation BlueThauLab, le SMBT a souhaité mieux formaliser cette initiative. Initiée au printemps 2022, une Communauté de pratiques a ainsi vu le jour sur ce sujet. Cette instance, qui ne s’inscrit pas dans un cadre formaliste ou règlementaire, répond à une ambition collective des acteurs d’échanger, de s’outiller, de mutualiser des démarches et supports autour de cet enjeu, qui est un défi commun et de plus en plus prégnant. Depuis son lancement, cette communauté de pratiques accumule donc un certain nombre d’initiatives en devenir. Au programme : une cartographie des projets du territoire, un annuaire professionnel, un état de l’Art ou encore très prochainement un voyage apprenant. La désimper ? Une communauté qui monte, qui monte..