Coordonné par le SMBT, le Contrat de gestion intégrée et de transition écologique 2020-2025 (CGITE) a vocation à protéger les milieux et le bassin de Thau en agissant sur l’environnement, les activités portuaires, le soutien aux filières, la prévention des inondations ou encore l’alimentation en eau.
Réunis ce 3 avril au Forum à Balaruc-le-Vieux, les membres du comité stratégique, présidé par Guillaume Raymond, sous-préfet de l’Hérault, et Yves Michel, président du Syndicat mixte de Thau, ont partagé le bilan des 14 fiches actions ayant bénéficié d’un soutien du Ministère de la transition écologique et solidaire en 2020. Les partenaires et les communes ont profité de cette réunion stratégique pour signer la 2ème convention du CGITE.
Un contrat de transition écologique ambitieux et innovant
Le Contrat de transition écologique (CTE) de Thau a été signé le 11 février 2020. Il fait partie de la soixantaine de contrats lauréats de l’appel à projet du Ministère de la transition écologique et solidaire en 2019. A l’époque, il a été particulièrement regardé par l’Etat car il portait notamment un projet ambitieux de panneaux photovoltaïques sur les tables conchylicoles, le fameux projet « Ostréinergie ».
Si ce projet n’a finalement pas abouti, il demeure dans les réflexions de beaucoup d’acteurs autour de la lagune. Le Comité régional conchylicole a profité de la tenue du comité stratégique pour rappeler combien la modernisation des tables conchylicoles était une priorité de la profession.
Le CTE affichait également des actions importantes et emblématiques, notamment la reconversion des friches industrielles, nombreuses sur le territoire, le développement d’une plateforme multimodale sur le port de Sète-Frontignan, portée par la Région Occitanie et l’EPR Port Sud de France, ou encore l’expérimentation d’une navette maritime sur la lagune sous maitrise d’ouvrage de Sète agglopôle méditerranée.
Tous ces projets ont bien vu le jour, et les membres du comité stratégique, réunis ce mercredi 3 avril au Forum, ont pu apprécier le bilan prometteur exposé par le Syndicat mixte du bassin de Thau, porteur du CTE. Ce panel d’actions contribue à la transformation écologique du territoire, un défi majeur au regard du changement climatique qui contraint particulièrement nos zones littorales.
A l’honneur de ce comité, l’innovation et la participation citoyenne ont fait l’objet d’une présentation plus détaillée.
En effet, les CTE avaient vocation à développer ces deux thématiques sur les territoires. Le Syndicat mixte du bassin de Thau s’est attelé à la tâche dès 2020.
Il a travaillé à la construction de la plateforme d’innovation collaborative, le BlueThauLab, inaugurée en 2021 et qui participe depuis au développement économique du territoire en facilitant l’innovation technologique et l’innovation sociale.
Aux côtés d’autres acteurs importants comme l’agence d’attractivité Blue ou la pépinière Flex, le BlueThauLab permet aux entreprises ou start-ups innovantes de trouver un soutien pour tester leurs procédés sur le territoire. A travers l’innovation sociale, le BlueThauLab implique aussi l’ensemble des usagers dans des démarches originales et créatives pour développer collectivement des solutions d’adaptation au changement climatique. Ces living labs opèrent désormais sur notre territoire et permettent d’agiter les consciences !
François Commeinhes, Président de Sète agglopôle et Vice-Président du Syndicat mixte du bassin de Thau en charge de l’innovation, s’est félicité de l’émergence du BlueThauLab qui aborde l’innovation sous un angle neuf, en cohérence avec nos valeurs et les enjeux environnementaux du bassin de Thau et en partenariat avec toutes les structures qui
participent aux côtés de Sète agglopôle à rendre notre économie plus durable, agile et collaborative.
Les habitants étaient également à l’honneur dans ce comité puisque le Syndicat mixte du bassin de Thau a présenté les démarches citoyennes engagées depuis 2021 sur le thème de l’eau, grâce à l’important soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Le réseau d’acteurs et de citoyens engagés dans la transition écologique, qui a été initié dans le cadre du contrat, participe à diverses actions importantes telles que la désimperméabilisation, les économies d’eau ou la restauration des cours d’eau. Les membres du comité ont particulièrement apprécié la vidéo projetée ce mercredi sur l’expérience citoyenne à Pinet où des enfants ont été « embarqués » par l’équipe du Syndicat mixte pour des actions en faveur du cours d’eau du Soupié à Pinet. Un exemple d’action citoyenne salué par le maire Nicolas Isern qui s’est félicité que désormais les habitants de Pinet lui parlent des cours d’eau, peu visibles et jusque-là presque inconnus !
Les différentes vidéos de ces expériences citoyennes sont visibles sur la chaine Youtube du SMBT.
Les contrats de Thau : une démarche fédératrice, protectrice des milieux et des activités.
Très tôt, les contrats mis en place sur Thau ont eu vocation à protéger les activités traditionnelles présentes sur la lagune. Les 3 premiers contrats de 1990 à 2009 visaient la remise à niveau des systèmes d’assainissement, considérés comme vieillissants et à l’origine des crises sanitaires. Les sommes mobilisées sur 20 ans ont dépassé 135 millions d’euros. Grâce à ces efforts, on a pu observer une réelle amélioration de la qualité de l’eau de la lagune de Thau.
Toutefois, la survenance encore régulière de crises microbiologiques, virales ou phytoplanctoniques, aux conséquences sociales majeures, a obligé l’Etat, les collectivités et les partenaires financiers à concevoir des programmes d’actions plus ambitieux C’est en partie ce qui a guidé l’élaboration du 4ème contrat de Thau, le Contrat de gestion intégrée du territoire de Thau (CGITT 2012-2018). L’intégration des gestions est apparue particulièrement nécessaire sur le territoire de Thau. En effet, c’est un territoire aux enjeux forts avec une agriculture terrestre très présente, des filières halieutiques reconnues dès 1995 par l’Etat comme vocations prioritaires de la lagune de Thau (cultures marines et pêche).
Le territoire est également soumis à une artificialisation des sols et l’augmentation des pressions sur les ressources et les milieux : rejets d'eaux usées, ruissellements pluviaux, consommation d’eau potable, destructions de zones humides, etc.
Un nouveau contrat de gestion intégrée a démarré en 2020 pour 6 ans. Le CGITE* comme le précédent vise à coordonner l’action publique à l’échelle du bassin versant de la lagune de Thau. C’est un programme de 59 fiches actions regroupant plus de 500 actions sur les thématiques d’aménagement résilient et durable, d’économie innovante et de gestion environnementale équilibrée qui tient compte de la biodiversité, des milieux, des usages et des activités. Parmi ces 59 fiches actions, 14 ont été « labellisées » CTE par le ministère et ont fait l’objet d’un bilan le 3 avril dernier. Le bilan global du CGITE sera réalisé courant 2024 et disponible début 2025.
"Ce contrat est le résultat d’une large concertation démarrée en 2019 qui a permis de fédérer tous les acteurs du territoire. Il est représentatif de ce qui se passe depuis 30 ans sur notre bassin versant de Thau : une prise de conscience collective du lien très fort entre la préservation des milieux et les métiers de la pêche et la conchyliculture. Ce contrat place l’innovation au centre des réflexions et de l’action. Sont également à l’honneur l’agriculture et l’alimentation, avec des citoyens plus engagés pour travailler à un développement de territoire solidaire et durable"
Yves Michel, Président du SMBT
LE CONTRAT ET LA GESTION ENVIRONNEMENTALE DE BASSIN VERSANT EN CHIFFRES...
- Un contrat de bassin versant sur 4 agglomérations, 27 communes
- 3 études stratégiques sur les cours d’eau, les zones humides et la ressource en eau
- 1 réseau d’observation lagunaire
- 1 outil d’avertissement du risque inondation et submersion marine
- 1 navette lagunaire
- 1 plateforme d’innovation centrée sur les usages
- 1 réseau citoyen engagé dans des actions en faveur de l’environnement
- 14 ha de friches industrielles réhabilitées.
Rappelons que les contrats de Thau bénéficient pour leur animation d’un soutien financier de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et de la Région Occitanie.