Depuis l’automne 2023, Mathilda Ahr, étudiante à l’Institut Agro de Montpellier, est venue renforcer l’animation du PAT assurée par Fabien Héran au Syndicat mixte du bassin de Thau, dans le cadre d’une alternance.
Parmi ses principales missions, qu’elle conduira jusqu’en 2025, il y a le souhait de pouvoir consolider le diagnostic de territoire lancé au démarrage du PAT en 2021. Le bureau d’études Tero avait déjà rassemblé des informations importantes sur les filières alimentaires et agricoles, et leur ancrage sur le territoire. Mais il manquait d’aller à la rencontre des producteurs pour travailler plus en profondeur sur leurs besoins et leur activité.
Le travail mené par le SMBT a permis de réaliser un recensement des exploitations dites « nourricières », c’est-à-dire qui développent au moins une production autre que la viticulture. Elles sont 204 au total. 48 exploitants ont pu être rencontrés, ce qui donne une première idée des besoins.
Ces entretiens ont permis de relever quelques enseignements, qu’il faudrait bien sûr approfondir à l’échelle de toutes les exploitations. Le travail sera restitué en 2025, mais d’ores et déjà apparaissent quelques enseignements. Parmi eux, au moins 75 % des exploitants interrogés font de la vente directe (marchés, boutiques de producteurs, livraisons…) et seules les grosses exploitations s’inscrivent dans des circuits longs. 26 % d’entre elles sont engagées dans une labellisation environnementale. La plupart ont testé ou mis en place des pratiques ou infrastructures agroécologiques (réduction des intrants, couverts végétaux, rotations, agroforesterie, travail du sol réduit…).
Les questions aux producteurs ont porté sur le fonctionnement de leur exploitation, leurs besoins sur les activités ou projets déjà en cours, mais également sur les actions qu’ils souhaiteraient mettre en place s’ils en avaient les moyens.
Les projets sur lesquels portent leurs attentes ont surtout trait à la diversification de cuture (un enjeu pour 60 % des personnes interrogées), l’augmentation de la production (30 %), l’évolution de la commercialisation (vente à la ferme, magasins bio… pour 30 % d’entre elles), la diversification des activités (accueil pédagogique, tourisme… pour 25 % d’entre elles).
Un constat général évident est que les exploitations agricoles ont des difficultés et doivent être soutenues. Elles subissent le changement climatique et ont des contraintes financières fortes liées au contexte général. Cela conforte la place du dispositif PAT qui, parmi ses missions, a pour objectif d’accompagner les producteurs qui le souhaitent dans la diversification de leurs cultures et activités, et faire le lien avec des débouchés locaux.
Quelques chiffres issus du recensement général agricole (RGA 2020) sur le périmètre du PAT (Sète Agglopôle et Hérault Méditerranée) :
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1515 exploitations
o dont 1100 sur Hérault Méditerranée
o dont 1315 exploitations en vigne comme culture principale
o une diminution de 20% du nombre total d’exploitations depuis 2010
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Surface agricole du territoire : 26 000 ha
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Taille moyenne d’exploitation : 17 ha
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Âge moyen des exploitant.es : 55 ans