Qu’elle soit brute, potable, agricole ou destinée à d’autres usages, l’eau est primordiale sur le bassin de Thau. L’activité humaine mais aussi économique dépend en majeure partie de cette ressource. Or, sur Thau, les sources d’approvisionnement sont fragiles et pour la plupart extérieures aux limites administratives du territoire. Sécuriser cet approvisionnement est un défi collectif.
Que l’on soit en haut de la Gardiole ou au bord du canal royal, le Bassin de Thau se révèle un territoire d’eau (30% de sa surface globale). Et pourtant, cette ressource pourrait venir à manquer si l’on ne prête pas garde à sa préservation. Il faut savoir que seuls 20% de l’eau (brute ou potable) consommée provient du territoire. Sécuriser l’approvisionnement sur le long terme mais aussi faire face aux besoins croissants est un enjeu majeur pour le bassin de Thau. Il l’est d’autant plus que les activités économiques telles que le thermalisme*, la conchyliculture, l’agriculture mais aussi le tourisme et l’industrie sont fortement dépendantes de cette ressource.
Or, si l’équilibre entre ressources disponibles et besoins du territoire est aujourd’hui fragile, demain, l’inadéquation sera encore plus forte. L’évolution climatique (- 16% de précipitations en 40 ans, chaleurs intensives) et les nouveaux besoins à satisfaire (croissance démographique, évolution des pratiques agricoles) feront peser une pression supplémentaire sur ces ressources.
Ces ressources, justement, parlons-en ! L’alimentation du territoire provient majoritairement d’eaux souterraines qui ont chacune leurs spécificités et leurs enjeux. Le karst pli Ouest montpelliérain est soumis au risque d’inversac, entrée d’eau saumâtre dans l’aquifère lorsque les niveaux d’eau entre celui-ci et la lagune s’inversent. La nappe Astienne est classée en zone de répartition des eaux et la nappe alluviale du fleuve Hérault est en limite d’utilisation.
Le Rhône, via le réseau Aqua Domitia et l’usine de Fabrègues, est donc le bienvenu pour faire face aux besoins en eau agricole et en eau potable durant les pics de consommation estivale. D’un débit limité du fait de ses infrastructures, cette ressource ne suppléera cependant pas à toutes les demandes.
Tout l’enjeu face à cette pression entre les besoins et les ressources sera de veiller à une répartition équilibrée entre les usages, à une bonne gestion de la ressource et à une consommation économe.