Dans un contexte de climat méditerranéen déjà propice aux caprices réguliers de la nature, les scénarios à moyen et long-terme du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoient une augmentation de la fréquence et une intensification des événements météorologiques majeurs sur notre territoire.
Ainsi, à des épisodes plus longs et plus intenses de sécheresse et de risque d’incendie accru succèderont probablement des épisodes de pluies abondantes, de tempêtes plus violentes et donc d’inondations exceptionnelles.
Élévation du niveau marin sur le bassin de Thau
Le changement climatique a un impact direct sur le niveau des mers et océans, du fait de plusieurs phénomènes dont l’expansion thermique de l’eau et la fontes des glaces. Ainsi, depuis un siècle, le niveau moyen de la mer Méditerranée a augmenté d’environ 20 cm. La progression moyenne sur le littoral français sur le dernier siècle était voisine de 2 mm par an, mais il semble que cette tendance s’accélère et atteint désormais 3 à 3,5 mm par an.
Le saviez vous ? En France, seuls les sites de Brest et de Marseille possèdent les données requises pour détecter une tendance à long terme du niveau de la mer. En effet, les fluctuations des niveaux moyens annuels sont telles que la tendance ne peut être détectée que si la durée des observations est voisine du siècle. Sète dispose d’un marégraphe (certes moins ancien, celui de Sète a été installé en 1959) permettant de retracer le niveau moyen de la mer depuis de nombreuses décennies. Il est mis en œuvre par le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM), référent national pour l’observation du niveau de la mer.
À cette hausse progressive du niveau de la mer s’ajoute une légère subsidence, ou enfoncement des terres, d’environ 1 mm par an sur le littoral entre Frontignan et Marseillan.
Quelles conséquences sur le risque inondation ?
Cette hausse, en se poursuivant, augmentera significativement la vulnérabilité des habitations et activités humaines situées à dans les zones les plus basses.
L’impact des submersions marines lors des tempêtes sera plus étendu dans les terres et plus important car plus d’habitations et d’équipements seront touchés. Le niveau des étangs augmentera en conséquence, et l’évacuation de l’eau des cours d’eau ou des réseaux par temps de pluie sera diminuée, accentuant le risque d’inondation dans les zones urbaines.
La hausse du niveau marin, l’altération du régime pluviométrique ou l’élévation des températures sont autant de raisons qui amènent le SMBT à intégrer le changement climatique dans les politiques publiques qu’il met en œuvre, particulièrement pour les risques naturels mais aussi pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation, l’apport aux milieux naturels ou les apports à la lagune.
Le SMBT, pionnier de l’anticipation de ces changements
En s’inscrivant dans la transition écologique, le bassin de Thau a fait de la prise en compte des risques naturels un axe fort de sa politique d’aménagement. Pour cela, le SMBT a notamment modélisé l’impact du changement climatique sur les risques d’inondation et de submersion marine, tel qu’il pourrait être en 2050 ou en 2100.
Cette prise en compte d’un risque probablement surélevé passe par une protection accrue des habitations et des bâtiments d’activités (Thau Alabri) voire un abandon des constructions dans les zones où le risque est le plus élevé, mais passe également par une prospective sur la prise en compte des effets du changement climatique dans les politiques d’urbanisme.
Le SMBT éditera un “Guide de l’urbanisme résilient” au printemps 2025, dédié à l’adaptation des villes et du bâti face au risque inondation.