Entre mer et garrigue, vignobles et lagunes, le bassin de Thau est un magnifique résumé de la diversité des paysages méditerranéens. Ces espaces naturels abritent une biodiversité remarquable qu’il convient de préserver. Ils sont également le support d’activités traditionnelles comme la pêche, les cultures marines ou l’agriculture, ce qui implique une veille permanente sur la qualité des milieux.
Territoire à taille humaine, Thau abrite une mosaïque de milieux naturels aux enjeux de protection multiples. Douce, souterraine, saumâtre, salée… L’eau est omniprésente. Cours d’eau et zones humides communiquent avec la lagune de Thau, qui recueille toutes les eaux du bassin versant. Cette véritable petite mer intérieure, classée site Natura 2000, abrite près de 400 espèces aquatiques dont le célèbre hippocampe moucheté qui attire des plongeurs du monde entier. Elle est également connue pour son herbier de zostère, cette espèce ingénieure qui, à l’instar des récifs coralliens, joue tout à la fois une fonction d’habitat, de zone de reproduction, d’oxygénation et de lutte contre l’érosion. « Une véritable petite forêt qui se développe sous l’eau », disent certains. Les enjeux de protection sur la lagune sont d’autant plus forts que celle-ci abrite des activités de pêche et de cultures marines pour lesquelles la qualité du milieu doit être irréprochable.
Bancs de sable au long cours, les lidos séparent lagunes et étangs de la Méditerranée. Ce sont des ilots de nidification appréciés de nombreux oiseaux qui y trouvent reposoir et garde-manger. Le plus gros effectif de sterne caugek a ainsi élu domicile sur notre territoire.
Plus au Nord, les plaines agricoles, garrigues et massifs forestiers servent également de refuge à de nombreuses espèces. On peut y admirer des oiseaux rares, tels que le Faucon crécerellette, dont la population progresse.
Cette mosaïque de milieux, caractéristique du hot spot de biodiversité que représente la Méditerranée, est impactée par de nombreuses menaces tant humaines que naturelles. Artificialisation des sols, fragmentation des espaces naturels, pollutions diverses, espèces invasives, changement climatique avec hausse des températures et intensification des tempêtes comme risque d’érosion menacent ce patrimoine littoral fragile et les activités traditionnelles qui en dépendent. Or, les services rendus par la nature sont précieux et vitaux pour l’homme qu’il s’agisse de fonction nourricière, de régulation (épuration de l’eau, régulation de la qualité de l’air, pollinisation…), de support ou même de fonction culturelle ou récréative.