Depuis avril 2021, le SMBT et l’entreprise IAGE soutenue par BlueThauLab, se sont lancés le défi de mettre au point une méthode de détection des micro-organismes à l’origine des épidémies de l’huitre creuse, Crassostrea gigas. Rappelons que l’huitre creuse, animal sensible à son milieu de vie, filtre de grandes quantités d’eau chaque jour et capte ainsi tout ce qui passe dans son environnement.
Cette méthode, aujourd’hui validée et opérationnelle, permet de détecter, dans l’eau et dans les coquillages, l’herpès virus ostréide (OsHV-1) ainsi que les Vibrio des espèces splendidus et aestuarianus ; trois vecteurs pouvant causer des pertes importantes sur les cheptels, sans pour autant représenter un danger pour l’homme.
Cette technologie innovante possède l’avantage de détecter ces micro-organismes dans une même analyse « multi-cibles », de façon précoce ainsi qu’à des niveaux de présence très faibles.
Pour l’heure, les études sont concluantes. En effet, un suivi hebdomadaire sur la période estivale puis bihebdomadaire depuis l’automne a permis de mettre en évidence la présence de ces micro-organismes dans les échantillons d’eau de mer, résultats jusqu’alors très difficiles à obtenir, ainsi que dans les coquillages prélevés sur les zones d’élevages de Bouzigues, Méze et Marseillan.
A terme, ces résultats associés à des données environnementales alimenteront un modèle épidémiologique destiné à préserver la bonne santé de l’huitre creuse dans la lagune de Thau en dotant les ostréiculteurs d’un outil pertinent pour sécuriser les élevages et les rendre plus résilients.
Surveiller ces micro-organismes, mieux les comprendre, voire anticiper leur émergence sont une nécessité non seulement pour maintenir une production durable mais aussi parce que ces animaux sont des sentinelles qui permettent de révéler les déséquilibres des écosystèmes côtiers. Ces missions font partie intégrante des objectifs que s’est fixé le Réseau d’Observation Lagunaire (ROL).
Ce projet « Pathogènes » bénéficie de financements FEAMP DLAL, de la Région Occitanie et du SMBT. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’appui du CRCM et du Cepralmar ainsi que le concours de l’IFREMER.